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La Foll'Muse
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La Foll'Muse
9 novembre 2008

La route est longue, ma foi !...

Mes bottes mouillées font du bruit quand je marche. Je le sais. Je l’entends tout le temps. Comme une horloge, mon corps et mon cœur se synchronisent des « flip-flop » engendrés par mes semelles

Le sol est mouillé. « Il a plût. »… Ça doit être ça. Cette voix m’énerve mais je file droit vers mon rendez-vous ; l’angoisse me reprend, je dois être en retard. Je ne regarde pas autour de moi car je connais le chemin. Je devrais, je sais, alors je lève un peu les yeux. De ma chambre je ne vois que des toits, depuis ce matin je découvre un univers grouillant dont je ne soupçonnais l’existence que par les bruits confus qui montent chaque jour par ma fenêtre ouverte. Il fait gris « comme un lundi ! », les gens s’affairent… des rires et des paroles diffuses s’échappent de la cohue. Je ne m’étais pas encore aperçu du monde qu’il y avait dans la rue. Des magasins avec pleins de choses dedans, auréolées de lumières et étiquetées d’une grande valeur aux yeux des passants, égayent l’air triste du temps. Je me faufile, comme je peux pour ne pas perdre de temps, tandis que mes yeux virevoltent d’une… heu… « Écharpe » à une collection de « livres », passant par… Oh mon dieu !... mon reflet complet me saute aux yeux devant une boutique de chaussures… Le temps se suspend… Je me salue timidement car je ne m’étais jamais vraiment rencontrée, n’ayant pas de vitrine chez moi. Je n’y avais pas encore fait attention, peut être parce qu’il n’y avait pas vraiment de raison pour ça. Je comprends ainsi la raison de cet anonymat qui m’étonnait tant sur le quai de la gare. Je me fonds dans le décor, toute aussi terne que les autres ! … Des bottes, un grand manteau triste… voilà l’étendue de ma penderie au grand complet ! Je vois les vitrines, les gens qui marchent et moi… je ne me sens pas si mal dans ce fondu en gris, quoique perplexe, ne comprenant absolument pas les raisons de tout ce manège : les « jolies choses » sont séparées des gens par des vitres… « Pour qu’ils prennent conscience chaque jour de la différence entre ce qu’ils sont et ce qu’ils aimeraient être ! ». Je n’ai besoin de rien d’autre pour l’instant et je continue ma route car il est temps…

lafoll_dans_la_rue

La Foll'Muse s'inscrit dans son paysage.

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